protocole carte postale
Par panpan, lundi 21 janvier 2008 :: ARC : la commande (projet) :: #255 :: rss
Dans
le cadre du projet « la commande » qui a pour
objet « le travail » et suite aux discussions et
recherches que nous avons conjointement menées, nous décidons,
à trois, de développer un projet sur ce thème.
L'idée se dessine derrière une phrase — Et
d'ailleurs, le travail ne mériterait-il pas une carte postale
? — qui sonne comme une synthèse de notre démarche.
En effet, nous nous proposons de concevoir des cartes postales. Ces
cartes postales ont cependant un usage propre, celui d'être
distribuées sur le lieu de travail. On peut ainsi imaginer un
insolite présentoir, disposé au cœur de
l'entreprise, destiné aux travailleurs de la société
afin qu'ils puissent saisir les cartes, pour écrire depuis
leur travail.
Au delà du simple effet d'annonce, il nous
faudra mettre en œuvre ce dispositif. C'est pourquoi il nous
est nécessaire de définir un premier mode d'emploi.
L'origine et l'objectif du projet ne se situe pas dans une
relation avec une société, en un lieu,
mais s'envisage comme un processus qui vient se placer dans une ou
plusieurs mise-en-œuvre. C'est donc pour ces raisons qu'il nous
faut définir un protocole, premier mode-d'emploi.
Celui-ci nous permet d'abord de rentrer en contact avec une
entreprise. Il permet ensuite de définir les contraintes
d'applications régionales. Ce protocole est évidement à
négocier avec l'entreprise.
Reprenons donc ensemble l'idée
à la base.
Notre objectif est d'introduire la carte
postale — élément étranger —
dans un corps professionnel. Nous visons ainsi à désorienter
ce corpus de personnes de ses habitudes afin de les amener, et aussi
de nous amener, à des échanges singuliers et
différents sur le travail. Ces cartes postales afficheront,
sur leur face, des photographies de l'entreprise. Ces images se
dessinent comme paysages de l'entreprise. Les clichés
auront été pris par nos soins, in situ, et dans
le sens de notre objectif. Nous considérons notre position, à
la prise de vue, comme artificielle, surfaite et étrangère.
Dans cette étrange optique du paysage de l'entreprise
(du local, du lieu), nous ne pouvions ignorer l'autre paysage de
l'entreprise (des travailleurs, des corps).
Avant d'avoir pu
prendre un premier cliché, il nous faut rappeler que notre
projet contient cette part interrogative qui permet une évolution
de notre pratique, particulièrement en fonction des diverses
contraintes liées aux ressources humaines. Nous pouvons en
effet anticiper les conflits qu'implique le portrait. C'est
d'ailleurs ce soucis qui nous amène à penser
l'importance du traitement des images des travailleurs à
l'œuvre. C'est pourquoi, avant la première prise, et
dans l'objectif d'un échange ultérieur, nous
pensons obligatoire de ne pas montrer d'espace vide de l'entreprise,
vides humains. C'est à notre humble avis un moyen de
mettre en bonne condition l'échange. Il est clair que cette
présence humaine en l'image conduira aux questions que
nous soulevons dans notre démarche. Quelle est la question
de l'homme au travail ? Ou bien même, et si il faut la
poser, et-ce-que la question au travail se pose ? Et comment
se poserait-elle ? — Comme une carte postale, pas seulement
dans le labeur, mais dans l'enthousiasme d'un ailleurs.